Moutons Rebelles

Ardelaine, la fibre développement local

Béatrice Barras – 2003 – 168 pages – 14 euros

Editions Repas (Valence)

Ardelaine, la fibre développement local

Béatrice Barras – 2003 – 168 pages – 14 euros

Editions Repas (Valence)

En 1975, cinq amis, sans un sou en poche, décident de redonner vie à la dernière filature d’Ardèche tombée en ruines. Ils font aussi le pari de recréer la filière laine de leur région, pari qu’ils tiendront par la force de l’équipe et de la coopération qui demeurera le moteur essentiel de leur histoire, racontée ici. Mais au-delà de leur témoignage, ce livre montre comment chacun, même dans les situations les plus improbables et surtout s’il ne le fait pas seul, peut reprendre du pouvoir sur sa vie.

Commander le livre aux éditions Repas : repas@wanadoo.fr

Vous pouvez consultez les 18 premières pages du livre dans le document joint.

L’autogestion c’est pas de la tarte

Brochure diffusée par le GARAS (Groupement d’Action et de Réflexion AnarchoSyndicaliste.
On peut l’obtenir auprès d’Infokisques
16 pages – prix libre

Brochure diffusée par le GARAS (Groupement d’Action et de Réflexion AnarchoSyndicaliste.
On peut l’obtenir auprès d’Infokisques
16 pages – prix libre

Cette brochure est le fruit de réflexions collectives nées des pratiques de divers collectifs et lieux autogérés.
Fortement marquée par l’expérience des squats, elle porte néanmoins des questionnements très similaires à ceux évoqués au sein d’une structure économique autogérée voir notre rubrique Autogestion Mode D’Emploi.

Simple et pédago, la brochure tente de répondre concrètement aux questions délicates qui se posent dans la vie d’un collectif autogéré : comment articuler individualité et collectif ? Quelle répartition des tâches ? Quelle communication interne ? Quelles décisions collectives? Comment se débarasser des chefs ? etc.
Le grand mérite de la brochure est de partir de situations et d’expériences concrètes. Il s’agit bien de vécu, ce qui donne tout l’intérêt à ces quelques pages. Les réponses ne sont pas des recettes définitives mais donnent des pistes de réflexions pratiques pour tous ceux qui se lancent dans l’expérience. Le tableau anti-chefs ou la partie sur les réunions en collectifs autogérés sont particulièrement réussies. Un bon petit condensé de sens pratique autogestionaire pour se remttere les idées au clair sur le quotidien autogéré qui appelle à être poursuivi et enrichi.

Vous pouvez téléchargez ci-dessous une version scannée de la brochure (elle n’est malheureusement pas de très bonne qualité).

Chroniques d’un rêve enclavé

Ayerdhal
Au Diable Vauvert
384 pages 20 euros

Ayerdhal
Au Diable Vauvert
384 pages 20 euros

Que vient faire un roman de science fiction dans une revue d’ouvrages traitant d’autogestion ? A la croisée de l’anticipation politique et de l’heroic fantasy, Chroniques d’un rêve enclavé, est un ovni dans le monde de la SF puisque les personnages s’effacent derrière la mobilisation et l’auto-organisation collective. Il faut probablement remonter à 1982 avec Nos armes sont de miel de Pelot pour trouver une description de société autogérée (on attend l’avis des experts).

Auteur reconnu de science fiction, Ayerdhal dresse la chronique d’une cité médiévale d’un pays inconnu qui se rebelle contre le pouvoir central et s’organise en autogestion tout en vivant en autarcie. Si il y a tout de même le personnage du Parleur qui joue le rôle de catalyseur, à la fois déclencheur de la révolte mais aussi inspirateur des pratiques autogérées, le livre fait l’effort de gommer le rôle des « leaders » qui sont tous très attachés à s’effacer dès qu’ils ont la moindre opportunité de prendre le pouvoir. Le récit des enjeux qui se pose aux « collinards » et de leurs discussions collectives devient aussi passionnant que les manifestations (non-violentes) qui les opposent au pouvoir.

On pense évidemment à la Commune de Paris, mais le roman pourrait figurer au même titre que l’Utopia de Thomas More comme une illustration d’une autre façon de gérer ensemble la cité et le quotidien. C’est suffisamment rare dans ce genre de littérature pour être souligné. Et en plus, bien troussé, le roman n’a vraiment pas à rougir de la comparaison avec d’autres ouvrages du même genre littéraire. A découvrir.
Si vous avez d’autres références de ce genre, n’hésitez pas !

Économie sociale et autogestion

Nathalie Ferreira
L’Harmattan, 240 pages, 21 euros

Nathalie Ferreira
L’Harmattan, 240 pages, 21 euros

Le livre a le mérite d’associer deux concepts qu’on avait un peu tendance à dissocier. Or le questionnement de l’économie sociale par la pratique autogestionnaire est tout à fait pertinent. L’ESS est certainement un secteur des plus sensibles et propices au développement de pratiques autogérées.

L’ouvrage compte deux parties. La première, tout à fait intéressante, expose les principales théories et expériences au XXe siècle dans le monde en matière d’autogestion mais aussi dans le champ plus vaste de l’économie sociale. Le dossier est assez complet, la mise en perspective est intéressante, mais le survol est forcément rapide.

En revanche, la deuxième partie, consacrée à une approche microéconomique, est paradoxalement, beaucoup plus abstraite voire confuse. Il s’agit en fait d’une approche essentiellement théorique (il y a même des formules mathématiques…) des mécanismes économiques à l’œuvre au sein d’une entreprise autogérée ; tous les bons auteurs et les bons courants de pensée sont répertoriés et confrontés. Mais ce n’est lisible et n’a d’intérêt que pour les, au moins, bac+4 en économie.

Ce qui est plus dommage c’est qu’il semble y avoir chez l’auteure une confusion entre autogestion et sociétés coopératives de production qui sont toutes censées mettre en œuvre des pratiques autogérées. Cette méconnaissance du terrain, aussi bien coopératif qu’associatif, empêche d’avoir une description des conditions et processus qui permettent la pratique de l’autogestion en économie sociale et solidaire. Dommage.

Autogestion. La dernière utopie ?

Sous la direction de Frank Georgi.

Publications de la Sorbonne, 2003, 616 pages, 30 euros
Actes du colloque de juin 2001 à Paris.

Sous la direction de Frank Georgi.

Publications de la Sorbonne, 2003, 616 pages, 30 euros
Actes du colloque de juin 2001 à Paris.

Le directeur de l’ouvrage a réuni à peu près tous les historiens travaillant de près ou de loin sur le sujet.

Des contributions intéressantes autour de quatre axes :

les penseurs de l’autogestion,

les mouvements politiques et l’autogestion,

les luttes ouvrières et l’autogestion,

les mouvements sociaux et l’autogestion.

L’ouvrage se limite aux années 1960 et 1970 en France.
Surtout il ne ne fait aucune place aux entreprises autogérées à l’exception d’un court article général sur les scop. Il s’agit avant tout des usages politiques et syndicaux de l’autogestion dans les enjeux et dans les luttes de l’époque. Un peu comme si personne n’avait
jamais cru vraiment à la possibilité de concrétiser durablement l’autogestion et qu’elle n’avait été qu’un outil de combat idéologique un moment à la mode. C’est bien intéressant quand même pour se rafraîchir la mémoire dans ce domaine. Et puis, il faut bien admettre que c’est historiquement vrai, les réalisations autogestionnaires ayant été à l’époque comme aujourd’hui extrêmement réduites au regard de l’ensemble de la société.

Retrouvez ici un entretien avec Frank Georgi, sur l’autogestion aujourd’hui