Nathalie Ferreira
L’Harmattan, 240 pages, 21 euros
Nathalie Ferreira
L’Harmattan, 240 pages, 21 euros
Le livre a le mérite d’associer deux concepts qu’on avait un peu tendance à dissocier. Or le questionnement de l’économie sociale par la pratique autogestionnaire est tout à fait pertinent. L’ESS est certainement un secteur des plus sensibles et propices au développement de pratiques autogérées.
L’ouvrage compte deux parties. La première, tout à fait intéressante, expose les principales théories et expériences au XXe siècle dans le monde en matière d’autogestion mais aussi dans le champ plus vaste de l’économie sociale. Le dossier est assez complet, la mise en perspective est intéressante, mais le survol est forcément rapide.
En revanche, la deuxième partie, consacrée à une approche microéconomique, est paradoxalement, beaucoup plus abstraite voire confuse. Il s’agit en fait d’une approche essentiellement théorique (il y a même des formules mathématiques…) des mécanismes économiques à l’uvre au sein d’une entreprise autogérée ; tous les bons auteurs et les bons courants de pensée sont répertoriés et confrontés. Mais ce n’est lisible et n’a d’intérêt que pour les, au moins, bac+4 en économie.
Ce qui est plus dommage c’est qu’il semble y avoir chez l’auteure une confusion entre autogestion et sociétés coopératives de production qui sont toutes censées mettre en uvre des pratiques autogérées. Cette méconnaissance du terrain, aussi bien coopératif qu’associatif, empêche d’avoir une description des conditions et processus qui permettent la pratique de l’autogestion en économie sociale et solidaire. Dommage.