Découverte de la communalité ou réappropriation des communaux

En 1968, Garett Hardin publiait son fameux article intitulé « The tragedy of the commons ». Plus de quarante ans plus tard, le sujet reste pertinent et a encore gagné en actualité. A travers l’expérience du mouvement de Oaxaca (Mexique), ces « commons » ou communaux qui désignent, au-delà des ressources elles-mêmes, leur mode de gestion collectif, nous renvoient à la « communalité » indigène.

En 1968, Garett Hardin publiait son fameux article intitulé « The tragedy of the commons ». Plus de quarante ans plus tard, le sujet reste pertinent et a encore gagné en actualité. A travers l’expérience du mouvement de Oaxaca (Mexique), ces « commons » ou communaux qui désignent, au-delà des ressources elles-mêmes, leur mode de gestion collectif, nous renvoient à la « communalité » indigène.

La première décennie du 21ème siècle touche à sa fin. Constat? Décennie de crise. Crise financière, économique, sociale, environnementale. Les certitudes des trente glorieuses se sont effondrées pour de bon. Le modèle économique que l’homme blanc a réussi à imposer au reste du monde montre plus que jamais, et de façon cinglante, ses contradictions et paradoxes. Inégalités et destruction des richesses naturelles font leurs ravages. S’il est certes important de constater et de critiquer l’état du monde pour pouvoir le changer, la critique ne suffit pas. Il s’agit de chercher des alternatives.

D’autres mondes sont possibles! scande-t-on aux forums sociaux. Non seulement ils sont possibles, mais ils existent. Une réalité n’est pas une autre, tout le monde en conviendra. La géographie, l’histoire, l’économie, la société,… d’un endroit ne sont pas transposables à un autre. Néanmoins une réalité, aussi différente de la nôtre soit-elle, peut s’avérer une source d’inspiration pour un autre possible.

C’est dans une région du sud du Mexique au nom exotique de « Oaxaca » que nous trouverons si pas des alternatives, du moins certaines pistes.

Notre attention est dans un premier temps attirée par les évènements qui bouleversèrent la petite ville tranquille et auxquels certains observateurs donnèrent la dénomination romantique de « Commune de Oaxaca ». Oaxaca fut en effet le théâtre d’un important conflit où des centaines d’organisations s’étaient jointes à un mouvement initié par les enseignants, et avaient créé une assemblée populaire appelant à la démission d’un gouverneur détesté. Provoquant la paralysie des administrations pendant cinq mois, de juin à novembre 2006, le quotidien des Oaxaquègnes, qu’ils apprirent à gérer eux-mêmes, en fut profondément transformé. Mais c’est la référence récurrente de la APPO (assemblée populaire de Oaxaca) à un aspect bien particulier qu’est ce que l’on pourrait traduire en langue française la « communalité indigène » qui concentrera aujourd’hui notre attention.

Un peu d’histoire…1

Un polythéisme sacralisant la nature, une économie orientée vers la satisfaction immédiate, le respect des anciens qui ont la connaissance et l’absence de propriété privée sont autant d’éléments qui mèneront les populations indigènes du Mexique à une vision du monde basée sur l’auto-détermination et à une attitude « communaliste » qui se consolidera en dépit des pressions extérieures tant culturelles qu’économiques.

Face aux colonisateurs, issus de régimes autocratiques, dont la religion est monothéiste, l’économie orientée vers le marché et la conception de la nature comme chose privée et soumise aux désirs des hommes, ces populations, décimées par l’occupant espagnol, ont malgré tout réussi à sauvegarder leur mode de vie et d’organisation.
Avec l’indépendance et la création de l’Etat nation, la confrontation de ces deux visions ne fera qu’exacerber leurs différences. D’un côté, les héritiers du système colonial, fortement influencés par les valeurs occidentales, incarneront le pouvoir central de la naissante république et confirmeront le principe de la propriété privée comme base de l’organisation économique. Les Etats aux terres convoitées par le marché en ressentiront d’autant plus les effets. L’Etat d’Oaxaca, dont les plaines appropriées à l’agriculture mercantile sont rares, sera quant à lui plutôt épargné. En ce qui concerne la sphère politique, la plupart des communautés et municipalités oaxaquègnes garderont leur indépendance, héritage de leurs formes de gouvernance préhispanique. Aujourd’hui, l’Etat d’Oaxaca peut s’enorgueillir des régions naturelles les mieux préservées du pays qui représentent en contrepartie un potentiel de profit énorme pour les intérêts privés. La résistance des habitants de la région se reflète essentiellement dans la communalité.

La « communalité »

Plus qu’un concept, il s’agit d’un « mode de vie et de gestion politique de populations au sein desquelles les personnes n’ont pas (ou pas encore) été individualisées et qui ont récupéré leurs anciennes sphères de communalité en les transformant, en les « régénérant ».2  » Un autre auteur la qualifiera comme la base dans laquelle se maintiennent vives les cultures indigènes, leur « essence » et manière de penser. Elle est aussi, ajoute-t-il, une idéologie.3
Mais encore. Qu’est-ce qui caractérise cette idéologie, mode de vie ou manière de penser? Les coutumes, et plus particulièrement le droit coutumier (les usos y costumbres comme on les appelle au Mexique), se sont adaptées au fil du temps et connaissent une évolution constante. ) Notons parmi les changements l’ouverture de la participation politique aux femmes dans la plupart des communautés et l’atténuation de la fonction de « chef ». Une tendance minoritaire des communautés s’accroche cependant à une culture traditionnelle patriarcale et archaïque.4
Demeure immuable en revanche le rapport homme-nature basé sur le principe de respect envers la terre.
Au lieu d’incarner un bien économique, la terre représente dans la communalité la mère à qui l’on doit tout, celle qui soigne et nourrit ses enfants. On lui appartient comme elle nous appartient, mais aucun n’est le propriétaire de l’autre. 5
La terre est aussi et surtout le territoire, élément central sur lequel nous reviendrons et qui n’a, en tant que tel, rien à voir avec la notion moderne occidentale d’Etat nation.

Quels sont à présent les principes qui sous-tendent l’organisation sociopolitique ? La communalité implique une vie politique et sociale basée sur l’assemblée, « moment de réunion de la citoyenneté, l’endroit où se prennent les décisions et l’opportunité de l’exercice d’une pleine démocratie ».6
L’assemblée se profile ici plus comme une obligation citoyenne que comme une simple occasion de pouvoir participer à la vie politique et sociale. Dans la plupart des communautés, lettrés, illettrés, femmes et hommes y participent de la même manière et ont les mêmes droits. La tradition veut que les membres du conseil, détenteurs du cargo (de la charge), contrairement au système de démocratie libérale, ne représentent, ni n’incarnent la communauté et ne sont pas rémunérés pour leur travail. La base est consultée et décide de façon consensuelle en assemblée de tout ce qui la concerne. Les membres du conseil ne font donc qu’appliquer le principe rendu célèbre par les zapatistes du « mandar obedeciendo », diriger en obéissant, en suivant la volonté du peuple. Pour pouvoir devenir membre du conseil, on doit avoir montré un profond respect pour la communauté, ses traditions et coutumes. Le futur citoyen apprend de la communauté aussi bien à travailler dans les champs qu’à travailler à exercer le « pouvoir » et peut dès seize ans accéder à des postes dans l’administration.7 Ce citoyen ne s’approche-t-il pas de l’idéal grec du citoyen « apte à gouverner comme à être gouverné » ?8

Un autre élément essentiel de la communalité est le tequio. Il s’agit du travail obligatoire non rémunéré auquel chaque citoyen doit s’adonner une à deux fois par mois pour la communauté, sous peine de se voir attribuer une amende.

Si les communautés sont fort marquées par la solidarité et que la communalité en émane probablement originairement, les deux notions sont néanmoins à distinguer l’une de l’autre. La première implique des actes purement volontaires et individuels, alors que la communalité régit en réalité des actions pour la plupart obligatoires. Aller aux assemblées ou participer au tequio n’est pas le fruit d’un choix. Il s’agit ici de la conséquence de la primauté du collectif : la communalité indigène implique l’abandon de toute forme d’individualisme.

Le territoire: base de l’autonomie

Revenons sur l’aspect du territoire, élément central dans la communalité. D’où vient le fossé qui sépare la notion de territoire comme fondement de l’autonomie des communautés et la notion occidentale contemporaine de territoire. Bien que la communalité soit une notion spécifique aux cultures indigènes du Mexique et qu’elle recouvre une réalité bien plus complexe et plus large, elle est inséparable de celle, quelque peu oubliée, de communaux (« commons » en anglais), système que l’on a connu dans nos régions.

Tout comme la communalité, les commons ne sont en aucun cas à confondre avec les ressources naturelles. Peter Linebauch, spécialiste de la question, met en garde contre cette confusion trompeuse. Les commons sont avant tout une activité explique-t-il. Tout au plus expriment-ils les rapports en société, inséparables du rapport à la nature. 9 Nous reprendrons la définition qu’en donne Ivan Illich dans une conférence présentée au Japon. « Les communaux sont ces parties de l’environnement à l’égard desquelles le droit coutumier imposait des formes particulières de respect communautaire. Il s’agissait pour les villageois de ces parties de l’environnement qui ne leur appartenaient pas mais sur lesquelles ils avaient un droit d’utilisation reconnu, non pour produire des biens marchands, mais pour assurer la subsistance de leur famille.10  » Ils étaient régis par la loi des communaux, ajoute-t-il, réglant le droit de passage, le droit de pêche et de chasse, de libre pâturage, de ramassage du bois ou des plantes médicinales dans la forêt, etc.11
Dans le monde anglo-saxon, les communaux étaient protégés juridiquement par la Magna Carta, charte de 1215 élaborée au départ pour limiter l’arbitraire royal en Angleterre. L’historien Peter Linebaugh nous invite à nous pencher sur ce texte qui reste à l’heure actuelle fondamental dans le système du common law. Il soulève le caractère dialectique de la Magna Carta entre institutions et pratiques et pousse les acteurs politiques d’aujourd’hui à donner une dimension constitutionnelle aux commons.12

Les communaux évoquent immanquablement le mouvement de l’enclosure qui consista à les enclore. Marquant pour certains la naissance du capitalisme dans ces régions, ce mouvement instaurera selon Illich, « un nouvel ordre écologique ».13 L’enclosure aura non seulement pour effet de transférer physiquement aux riches propriétaires le contrôle des pâturages, mais marquera un changement radical dans les attitudes de la société envers l’environnement. Celui-ci cessera d’être ce que la communauté a reçu en partage et doit conserver pour le transmettre, pour se muer en ressource à développer. L’enclosure a « dénié au peuple le droit au genre d’environnement dont – tout au long de l’histoire – dépend l’économie morale de la survie. Le closage, une fois admis, redéfinit la communauté ; il en sape l’autonomie locale. Le closage des communaux s’opère ainsi autant dans l’intérêt des professionnels et des fonctionnaires que dans celui des capitalistes.  » 14 Les êtres deviennent, ajoute Illich, « des individus économiques qui dépendent entièrement des biens de consommation produits à leur intention. » 15

En Angleterre comme au Mexique et partout ailleurs, le marché, mais aussi l’Etat, se sont affrontés aux communaux, qu’ils ont envahis et détruits.
A Oaxaca, depuis l’ouverture dans les années septante à la mondialisation, les meilleures terres cultivables et lieux de vie de communautés indigènes ont été détruites pour y construire d’énormes complexes de magasins et fastfood nord-américains, une quantité impressionnante de supermarchés transnationaux ou encore des grands centres de tourisme de luxe.16
Les expropriations des paysans indigènes à Oaxaca ne diffèrent guère de celles des paysans anglais quelques siècles plus tôt. Toutefois, et c’est là que réside peut-être l’aspect le plus instructif de la communalité actuelle, les nouveaux indigènes urbains ont, pour subsister, déplacé leur communalitéaux colonias, cette douzaine de territoires occupés dans les faubourgs de Oaxaca où vivent des dizaines de milliers de personnes.
Cette forme de réappropriation des communaux ou d’appropriation de la communalité indigène est une réelle forme de résistance contre la création des raretés au sens économique du terme17 . L’idée de partage des communaux ouvre une vision totalement alternative de l’économie qui refuse le développement économique préconisé par la société néolibérale, source de pauvreté, de pollution, de destruction des cultures et de discriminations. La dimension écologique et la dimension sociale ne sont dès lors pas dissociées.18
Se réapproprier les communaux, c’est inventer certaines formes d’autogestion de nos ressources, s’associer aux décisions qui nous concernent. Il s’agit autrement dit de politiser et démocratiser l’économie. De permettre au peuple de « (re)conquérir une part de sa puissance sociale19 « .
Cette réappropriation prend au Mexique, particulièrement exposé à la surexploitation capitaliste, une dimension de lutte politique concrète. Néanmoins, elle incarne aussi un réel projet global.

Notes:

1 Voir l’article de Martínez Jaime, “The Fourth Principle: Comunalidad” in Lois Meyer et Benjamín Maldonado(Ed.) New World of Indigenous Resistance: Noam Chomsky and Voices from North, South, and Central America », City Lights, San Francisco, 2010, p.86

2 Esteva, Gustavo, “Los ámbitos sociales y la democracia radical”, intervention dans le cadre de la Conferencia Internacional sobre Ciudadanía y Comunes (Conférence Internationale sur la Citoyenneté et les Biens communs), Mexico, 7-9 décembre 2006, p. 25.

3 Martínez Jaime, “Comunalidad y Autoritarismo” in Estrategia por Revolución, 26 mai 2002, 12pp. disponible en ligne: http://espora.org/biblioweb/Comunalidad/

4 Recondo David, « Usos y costumbres… op.cit., p.102

5 DÍAS GÓMEZ, Floriberto, « Comunidad y comunalidad » in DGCPI (Dirección General de Culturas Populares e Indígenas), 2004, pp. 368-369

6 MARTÍNEZ LUNA, Jaime, op.cit.

7 MARTÍNEZ LUNA, Jaime, op.cit.

8 Définition d’Aristote reprise par Cornelius Castoriadis dans Post-scriptum sur l’insignifiance, Editions de l’Aube, 1998

9 LINEBAUCH, Peter, The Carta Magna Manifesto. Liberties and Commons for All, University of California Press, Berkeley, 2008, p. 279.

10 ILLICH, Ivan, « Dans le miroir du passé, conférences et discours, 1978-1990 » in Œuvres complètes, vol.2, Fayard, Paris, 2005, p. 749.

11 Ibidem

12 LINEBAUGH, Peter, op.cit., p. 20.

13 ILLICH, Ivan, « Dans le miroir … » op.cit., p. 750.

14 Ibid., p. 752.

15 Ibidem

16 En faisant de la ville de Huatulco dans l’Etat de Oaxaca le centre de tourisme qu’il est devenu, l’agence nationale de tourisme a expulsé depuis 1984 sept communautés de paysans et de pêcheurs de leurs 21 000 hectares, et ce contre des indemnités dérisoires. GLAMCY, Michael, « Mexican Tourism : Export Growth and structural Change since 1970 » in Latin AmericanResearch Review, vol.36, n°1, 2001, p.134.

17 Selon Ivan Illich, la rareté « définit le champ dans lequel les lois de l’économie mettent en relation 1) sujets (individus possessifs, envieux, hors genre, que ce soient des personnes ou des compagnies), 2) institutions (qui nourrissent symboliquement la mimesis) et 3) marchandises, 4) au sein d’un environnement dans lequel les communaux ont été transformés en ressources, privées ou publiques. Il ne faut pas confondre la rareté prise dans ce sens-là et la rareté dans son sens courant. » ILLICH, Ivan, Le genre vernaculaire…op.cit., p. 367.

18 Helfrich, Silke, « The commons as a common paradigm for social movements and beyond », février 2010 http://commonsblog.wordpress.com/2010/01/28/the-commons-as-a-common-paradigm-for-social-movements-and-beyond/

19 Sultan Frédéric, « Pour une journée mondiale des biens communs » publié sur le site du Manifeste pour la récupération des biens communs. http://bienscommuns.org/blog/?p=269

Article publié sur le site du Gresea
http://www.gresea.be/ED11LB02commons.html

D’où vient le fric ?

Où trouver les fonds nécessaires à la création et au développement des entreprises autogérées ? Une solution possible serait la création d’un organisme national de prêt financé par l’impôt.

Où trouver les fonds nécessaires à la création et au développement des entreprises autogérées ? Une solution possible serait la création d’un organisme national de prêt financé par l’impôt.

Comme l’indique l’un des textes de « l’autogestion en 10 questions » de ce site (A qui appartient une structure autogérée ?), l’autogestion, c’est bien, mais « se pose bien sûr la question de l’apport des capitaux nécessaires au fonctionnement de l’entreprise ». Les solutions proposées (emprunts aux familles, aux amis, aux banques, accumulation de capital progressive par des prélèvements mensuels de « quelques centaines d’euros) ne sont pas satisfaisantes. Passer par les banques, c’est introduire le loup dans la bergerie, économiser ou emprunter quelques centaines ou quelques milliers d’euros, c’est envisageable pour créer une petite entreprise, c’est impensable pour les employés d’EADS ou de Total s’ils voulaient devenir propriétaires de leur entreprise.

C’est pourtant de cela qu’il s’agit. Pour l’instant, l’autogestion reste anecdotique avec quelques milliers de coopératives de producteurs de petite taille. La solution à la yougoslave pourrait tenter certains mais la propriété des moyens de production par l’Etat comporte de nombreux risques : dirigisme, bureaucratie, inertie des travailleurs-fonctionnaires et autres problèmes.

Ce qu’il faudrait, c’est un système permettant de financer toutes les entreprises autogérées, même les plus grandes, sans nationalisations, sans emprunts aux banques et aux capitalistes, et sans demander aux travailleurs plus que ce qu’ils peuvent donner.

Une solution serait de constituer un fonds alimenté par l’impôt. Cet argent serait prêté aux personnes qui veulent créer une coopérative de producteurs (ou développer une coopérative existante).

Cette idée très simple pose toutes sortes de problèmes:

 S’il faut que l’impôt finance les coopératives de producteurs, il va falloir l’augmenter, ce qui ne plaira pas aux contribuables. Il faut donc s’interroger sur les moyens de rendre l’impôt acceptable et pour cela le modifier du tout au tout.

 Le financement des coopératives de producteurs par l’Etat risque de renforcer encore les pouvoirs de nos dirigeants. Il faut donc s’interroger sur les moyens de rendre ces derniers réellement responsables devant les personnes qui les élisent, donc modifier du tout en tout le système de gouvernement.

 Il ne suffit pas de permettre à tout individu de posséder ses outils de travail, encore faut-il qu’il soit capable de les utiliser. Il faut donc s’interroger sur les buts fixés à l’Education nationale et demander à cette dernière de ne pas se contenter de former des élites, mais de donner à chacun l’occasion d’aller jusqu’au bout de ses limites personnelles.

Chacun de ces points soulève de nouvelles questions qu’il ne m’est pas possible d’évoquer ici. J’y ai consacré un livre dont un résumé se trouve sur le site http://genisys.prd.fr/Flatland.html.

Renaud Fortuner
fortuner@wanadoo.fr

Deux problèmes pour l’entreprise autogérée: la taille et le financement

Une analyse de Tony Andreani, professeur de sciences politiques à Paris 8.

Une analyse de Tony Andreani, professeur de sciences politiques à Paris 8.

L’auteur cherche à répondre à la question suivante : « comment créer un secteur d’entreprises autogérées qui marche, à côté des services publics (qui relèvent d’une manière ou d’une autre de la collectivité, donc de l’Etat), et du secteur capitaliste, et de telle sorte qu’il soit susceptible de conquérir du terrain sur ce dernier? ».

Deux problèmes pour l’entreprise autogérée: la taille, le financement
Il aborde un point de vue technique qui peut s’avérer utile pour ceux qui désirent se lancer dans l’autogestion, ou pour les structures déjà autogérées qui en grandissant se retrouvent confrontées à des problèmes « éthiques »: comment continuer à fonctionner démocratiquement quand l’entreprise s’élargit, comment se financer sans perdre son identité…

L’article

«Quel projet autogestionnaire socialiste ? »

Un texte de Catherine Samary, maître de conférences à l’Université Paris-Dauphine, chercheur au CNRS, membre du Conseil scientifique d’Attac.

Un texte de Catherine Samary, maître de conférences à l’Université Paris-Dauphine, chercheur au CNRS, membre du Conseil scientifique d’Attac.

« Des buts et des moyens : quel projet autogestionnaire socialiste ? » Catherine Samary
L’auteur part d’une analyse de l’autogestion yougoslave pour en montrer les limites et dessiner ensuite les contours d’une véritable société socialiste autogérée. La démonstration aborde de nombreux sujets: marché du travail, planification, actionnariat… L’accent est mis sur les questions d’ordre économique (comment organiser la production etc.) mais le problème des institutions et de leur gouvernance (démocratie directe ?) est également traité. C’est donc une base utile pour la réflexion.

Propositions pour une économie autogestionnaire – Les Alternatifs

Un texte récent (juin 2009) qui relance le débat sur l’autogestion, au sein du parti qui en a fait son slogan («Solidarités Écologie Féminisme Autogestion»).

Un texte récent (juin 2009) qui relance le débat sur l’autogestion, au sein du parti qui en a fait son slogan («Solidarités Écologie Féminisme Autogestion»).

Ce document de travail, réalisé par trois militants, est une base pour la réflexion et les discussions internes aux Alternatifs. L’accent est volontairement mis sur l’analyse économique, et de nombreux points sont abordés : la question de la propriété, de la planification, des biens publics, des processus de décision… Les orientations proposées sont intéressantes, et montrent que l’autogestion est toujours d’actualité.

Propositions pour une économie autogérée