Auto-dissolution et refondations du Pavé

Faisant suite à des difficultés et à une semaine de socianalyse pour tirer les fils de ces dysfonctionnements, l’équipe du Pavé a décidé de mettre fin à la Scop Le Pavé à la fin de l’année, et de refonder au gré des désirs des uns(unes) et des autres une ou plusieurs entités dans la foulée….ou un peu plus tard.

Faisant suite à des difficultés et à une semaine de socianalyse pour tirer les fils de ces dysfonctionnements, l’équipe du Pavé a décidé de mettre fin à la Scop Le Pavé à la fin de l’année, et de refonder au gré des désirs des uns(unes) et des autres une ou plusieurs entités dans la foulée….ou un peu plus tard.

Le Pavé est une structure autogérée d’éducation populaire qui dispense une formation explicitement politisée. Une initiative fondée sur la critique sociale, mais aussi sur la critique de ce qu’est devenue l’éducation populaire.

Le manifeste d’autodissolution et de refondations du Pavé que vient de publier la scop est un modèle des difficultés que peut rencontrer une structure autogérée, mais aussi un modèle de ses succès. Une analyse qui peut profiter à tous.

L’article « Le Pavé… dans la mare de l’éducation populaire » qui présentait l’origine, l’activité et le fonctionnement de la scop Le Pavé

Le manifeste d’autodissolution et de refondations du Pavé

Le site du Pavé

L’été au Maquis

Le Maquis, c’est avant tout une ferme où se mêlent agriculture paysanne, engagement social et action culturelle… un lieu où s’expérimentent un mode de vie et de travail basés sur l’autogestion, la mise en commun des revenus,des outils de production et des biens, la solidarité entre les membres, la transmission des savoirs et des compétences…

Le Maquis, c’est avant tout une ferme où se mêlent agriculture paysanne, engagement social et action culturelle… un lieu où s’expérimentent un mode de vie et de travail basés sur l’autogestion, la mise en commun des revenus,des outils de production et des biens, la solidarité entre les membres, la transmission des savoirs et des compétences…

Sur les terres de la ferme du Maquis on s’affaire à réunir les meilleures conditions d’accueil possibles, notamment celles susceptibles de renforcer l’esprit convivial du lieu, de faciliter des échanges, de favoriser des rencontres, des rapprochements entre des groupes, aussi bien que des individus, en butte à la domination. Peut-être en lutte contre elle sur divers fronts pour certains ou en recherche de moyens de s’y soustraire et la combattre pour d’autres.

L’association Cultures du Maquis est chargée de mener à bien ce programme à visées co-opérantes. Or, concernant les bras et les cerveaux qui animent l’association, il s’agit de ceux-là même qui tout au long de l’année assurent la progression de l’aventure du Maquis, c’est-à-dire celle d’une collectivité paysanne en quête de passages vers l’élargissement de façons de faire, de vivre et d’échanger basées sur l’entraide et les rapports égalitaires ; exploration de rapports en rupture avec le monde de la marchandise et de la soumission, qui s’ajoute à l’activité agricole quotidienne de la ferme.

Lire l’article complet sur le site du Maquis

Les glaces La fabrique du sud à la Foire à l’autogestion 2014 de Toulouse

Si vous avez suivi les chapitres précédents de cette lutte remarquable, vous savez que « les Pilpa » se sont transformés en « La Fabrique du Sud » une Scop qui fabrique les glaces « la belle Aude ». Des glaces autogestionnaires avec évidemment des produits régionaux, du vrai lait et des vrais fruits, dans des parfums savoureux et une qualité haute de gamme.

Si vous avez suivi les chapitres précédents de cette lutte remarquable, vous savez que « les Pilpa » se sont transformés en « La Fabrique du Sud » une Scop qui fabrique les glaces « la belle Aude ». Des glaces autogestionnaires avec évidemment des produits régionaux, du vrai lait et des vrais fruits, dans des parfums savoureux et une qualité haute de gamme.

Justement ils venaient présenter leurs produits à la Foire à l’Autogestion 2014 de Toulouse. Affluence pour goûter les glaces certes gratuites mais tous les goûteurs y sont allés d’un don généreux qui aidera l’association « les amis de la fabrique du sud » qui popularise la Scop et les produits qu’elle fabrique.

La suite de l’article sur le site de l’association pour l’autogestion

Les articles précédents

Ardelaine, d’un fil à l’autre

Film documentaire de Philippe Fontenoy le samedi 17 mai à 15h25 sur France 3 Rhône-Alpes Auvergne

Film documentaire de Philippe Fontenoy le samedi 17 mai à 15h25 sur France 3 Rhône-Alpes Auvergne

Rêver d’un monde meilleur à vingt ans puis, confronté à la réalité de la vie, faire des compromis et rentrer dans le rang c’est l’histoire de la plupart d’entre nous. Les fondateurs d’Ardelaine, eux, sont allés au bout de leur rêve en le partageant avec d’autres, rencontrés sur le même chemin. Trente ans plus tard ils sont toujours là, beaucoup plus nombreux, et leur entreprise différente, a prouvé qu’elle avait sa place dans le paysage économique actuel.

Ardelaine est bien sur une aventure économique, mais c’est aussi et peut-être avant tout une aventure humaine. Tout au long de ces trente années, il leur a fallu du courage, de l’obstination, de la solidarité pour parvenir ensemble à surmonter toutes les difficultés, et être capables de faire de la place aux nouveaux venus. C’est aussi cette histoire que je raconte en accompagnant pendant quelques mois la vie de quelques coopérateurs au travail et dans leur vie quotidienne.

La coopérative se trouve aujourd’hui à un moment charnière de son histoire : les pionniers ont pris de l’âge et avancent dans le processus de transition. C’est l’avenir d’Ardelaine, sa résistance à rentrer dans le moule économique dominant et la préservation de plus de quarante emplois à Saint-Pierreville qui sont en jeu maintenant.

Philippe Fontenoy écrit et réalise des moyens métrages documentaires pour les chaînes de télévision. Il collabore régulièrement à plusieurs magazines de France 3 (Faut pas rêver, Les pieds sur l’herbe, Bleu clair, Thalassa, etc.) et réalise des documentaires unitaires.

Contacts

Philippe Fontenoy

89, rue du Tir

92000 Nanterre

tél. : 06 08 66 11 43 / phil.fontenoy@free.fr

Ardelaine

Nadia Zaafouri/Béatrice Barras

www.ardelaine.fr 04 75 66 63 08, 06 83 62 77 00

nadia@ardelaine.fr , bea.barras@ardelaine.fr

émission DOC 24

Le rendez-vous documentaire de France 3 Rhône-Alpes et Auvergne.
Portraits de grands personnages qui ont marqué l’histoire régionale, radioscopie du quotidien, mise en perspective de problématiques contemporaines économiques ou sociétales… le documentaire permet de raconter et d’expliquer le monde dans lequel nous vivons.

Les documentaires sont présentés en VOD après leur diffusion télé pendant un mois.

Les Intellectuels contre la gauche – L’idéologie antitotalitaire en France (1968-1981)

Où l’autogestion servit d’alibi à l’antitotalitarisme.

Où l’autogestion servit d’alibi à l’antitotalitarisme.

L’ouvrage ne porte pas sur l’autogestion mais, comme son sous-titre l’indique, sur l’antitotalitarisme des années 1970. Néanmoins, l’autogestion y est souvent mentionnée comme corollaire de l’antitotalitarisme. En plus c’est un excellent livre qui interroge toute une génération.

Un livre très documenté

C’est un ouvrage très fouillé, très documenté et nuancé sur l’« invention » de l’antitotalitarisme en France dans les années 1970. Essentiellement deux revues, Esprit et Tel quel, un hebdomadaire, Le Nouvel observateur, et la plupart des anciens dirigeants de la Gauche prolétarienne vont développer la thématique antitotalitaire jusqu’à l’obsession. D’abord à travers le soutien aux dissidents des pays de l’est, tout particulièrement à partir de la parution de L’archipel du Goulag, puis à travers des ouvrages, notamment ceux des « nouveaux philosophes ».

Bien entendu, l’auteur rappelle que la thématique antitotalitaire et la critique du « socialisme réel » avaient commencé dès le début de la Guerre froide et, outre les grandes polémiques (Kravchenko, Budapest…), relève particulièrement le travail de la revue Socialisme ou barbarie. Ses fondateurs, Castoriadis et Lefort, continuent d’ailleurs leur réflexion durant toutes les années 1970 et au-delà. Il en va de même de la revue Les Temps modernes dont les positions sur le sujet seront variables.

Bien entendu, l’auteur n’oublie pas de faire la place qui leur revient à des intellectuels hors organisations ou revues et aussi divers que Michel Foucault, François Furet (quoi que grand collaborateur du Nouvel observateur), Bernard Kouchner, Bernard-Henri Lévy, etc.

Il est important de lire l’ouvrage avec beaucoup de soin pour voir à quel point les positions des différents acteurs peuvent avoir été diverses, voire opposées. L’auteur ne masque rien, mais la nature du livre et son titre, Les intellectuels contre la gauche, peuvent entraîner une lecture biaisée. En réalité, pour prendre un exemple caricatural, Castoriadis n’a évidemment rien à voir avec BHL, aussi bien sur l’analyse politique que comme penseur. Seul le sous-titre de l’ouvrage, L’idéologie antitotalitaire en France (1968-1981), explique leur présence respective.

Antitotalitarisme, anticommunisme ou antisoviétisme ?

En dépit de ces grandes qualités, la thèse centrale de l’ouvrage paraît un peu faible : l’objectif principal de cette flambée d’antitotalitarisme en France aurait été de contrecarrer le succès électoral de l’Union de la gauche et son arrivée au pouvoir ; non seulement à cause du parti communiste mais aussi à cause du parti socialiste, ce dernier subissant aussi la « tentation totalitaire ». Or, les textes pour illustrer ce dernier point sont rares et il relève plutôt de l’affirmation de l’auteur.

Si critiques il y avait du PS, elles n’avaient pas trait à son éventuel totalitarisme. C’était essentiellement une critique de Mitterrand et une critique du programme économique ; les deux pouvant aller aisément de pair chez les Rocardiens pour lesquels Mitterrand rappelait trop la guerre d’Algérie et la SFIO en même temps qu’une politique économique plus ringarde à leurs yeux que totalitaire.

Si il s’est agit de contrecarrer l’union de la gauche, c’est parce que cette union se faisait avec le PC et il s’agissait plus d’anticommunisme et d’antimarxisme que d’antitotalitarisme. Si l’auteur souligne bien la faiblesse heuristique du concept de totalitarisme, il ne va pas jusqu’à dire qu’il n’est que le masque d’un anticommunisme virulent. D’autant plus que le PC était jugé responsable de l’échec de mai 68.

L’analyse manque également la distinction forte entre l’anticommunisme simple qui mènera à droite (ou à la droite du PS) nombre d’anciens membres de la GP et d’autres intellectuels et la critique du « socialisme réel » par les fondateurs de Socialisme ou barbarie, sans parler de gens qui ne sont pas évoqués dans le livre (parce qu’ils n’ont jamais relevé de l’antitotalitarisme) comme les trotskistes ou les libertaires.

Enfin, l’ouvrage manque de souligner que l’antitotalitarisme n’est tout de même essentiellement le fait que d’une partie, certes importante, des intellectuels. Et qu’il s’agit pour la plupart de philosophes. Les sciences sociales sont massivement absentes, à l’exception notable de l’historien François Furet. Même si, évidemment, on trouve dans le soutien aux dissidents des ethnologues, des historiens, des sociologues, etc. ce ne sont jamais des théoriciens de l’antitotalitarisme.

Les intellectuels contre les classes populaires ?

Il convient de distinguer entre différentes composantes des intellectuels de mai 68 et des années 1970 et, outre qu’il faudrait inverser titre et sous-titre de l’ouvrage, ce sous-titre devrait être alors « DES intellectuels contre l’UNION de la gauche ». Pour autant (et en allant au-delà du simpliste antitotalitarisme), de critique du « socialisme réel » en Adieux au prolétariat, c’est la plus grande part des intellectuels formés des années 1960 aux années 1980 qui ont abandonné à leur sort, c’est-à-dire à l’offensive libérale, les catégories populaires. Pour beaucoup, l’« ennemi principal » était l’Union soviétique et le PC ; une fois détruit, les masses, le peuple, pourraient enfin aller vers la construction d’une société meilleure. L’URSS et le PC ont disparu et on voit ce qu’il en est.

L’auteur indique que l’antitotalitarisme a disparu au profit du post-modernisme d’une part et du républicanisme universaliste d’autre part. On peut pourtant penser que l’anticommunisme est toujours bien là (un peu comme l’antisémitisme sans juifs) et est brandi à toute occasion. En outre il s’est surtout complété du concept de populisme qui permet aujourd’hui d’expliquer tout et n’importe quoi, et toujours de renvoyer les classes populaires à leur incompétence et à leur illégitimité.

Et l’autogestion dans tout ça ?

L’autogestion est évoquée à l’occasion de la décision des dirigeants de la GP de dissoudre l’organisation. L’une des principales causes de cette décision est ce qui s’est déclenché à Lip : le plus important et le plus emblématique mouvement populaire s’est passé en dehors de toute présence, de toute influence, de la GP. Belle lucidité !

Plus fondamentalement, l’autogestion est mentionnée à de nombreuses reprises comme le corollaire indispensable de l’antitotalitarisme. Si l’on souhaite toujours l’instauration d’une société socialiste mais qui échappe aux logiques de pouvoir, la démocratie directe et l’autogestion de leurs affaires par les gens eux-mêmes sont indispensables.

L’idée est bien antérieure à la vague antitotalitaire, mais celle-ci la récupère. Rapidement, pour beaucoup, simplement pour « faire bien ». Ce sera particulièrement le cas au sein du PS dans leurs luttes externes comme internes. Rapidement aussi, pour beaucoup, ce ne sera même plus évoqué, une société socialiste n’étant même plus souhaitable. Ce sera le cas par exemple des « nouveaux philosophes ».

L’auteur mentionne également ce que représente l’autogestion pour la revue Esprit. Dans un courrier à son « dauphin », le directeur explique clairement que la revue fonctionne comme une monarchie absolue : il décide seul de tout et transmettra ce pouvoir sans partage à son successeur. L’autogestion, c’est pour les autres et pour plus tard.

Michael Christofferson, Les Intellectuels contre la gauche – L’idéologie antitotalitaire en France (1968-1981), éditions Agone, 624 pages, 14 euros